(19 février 2007)
Nous connaissions le "couper-décaller", une danse ivoirienne, mais Wade a inventé le "coupler-découpler" et le "jeter-reprendre". Et le peuple danse pendant que l'opposition, au lieu de battre le fer quand il était chaud, a attendu qu'on oublie le pourquoi de sa marche pour aller se faire malmener par les forces de l'ordre.
Quand une affaire d'argent oppose un président de la République et son Premier ministre, jusquà l'emprisonnement de ce dernier, il ne peut pas s'agir de quelques pièces de monnaie. Mais brusquement, dans une de ses nouvelles danses, Wade a fait enterrer l'affaire. Dans l'intérêt de qui ? Pas du peuple en tout cas.
Maintanant, Idy est déclaré blanc comme neige, tous les accusés sont devenus innoncents, les prisonniers libérés, même si on n'a jamais su pourquoi ils étaient arrêtés, la doyenne des juges, qui s'occupait du dossier, démise de ses fonctions. Vive la République ! Il a suffi de quelques rencontres entre les deux hommes pour que tout cela se fasse. Quels sont les accords ? Nous ne pouvons que les deviner, en espèrant qu'Idy n'a pas perdu sa manie d'enregistrer ses conversations avec Wade pour nous sortir un Cd sur le dernier deal. (Mais qu'est devenu le fameux Cd numéro 12 où des voix ressemblant parfaitement à celles des Wade se seraient moquées des chefs religieux ?)
D'après Farba, Wade voulait neutraliser Idy. Pour une fois, il avait bien vu, mais Idy n'est pas si dupe. Lui aussi, veut le pouvoir, rien que le pouvoir. Li mbëtt bëgg, la bar bëgg. Nous savons que pour rien au monde, Wade ne quittera délibérément le pouvoir. En faisant appel à Idy dont il connaît la soif de pouvoir, il a sans doute tenté de l'appâter avec des promesses du style "Après moi, ce sera ton tour." Il aurait ainsi sacrifié Macky, Farba, El Hadj Diouf et tous ceux qui se faisaient ses défenseurs contre les attaques d'Idy qui allait jusqu'à remettre son âge en question. Et bonjour les dégats dans les rangs ! Ah ! Le pouvoir ! Après moi, le déluge.
Idy a frappé à toutes les portes, sans succès. N'est-ce pas lui qui disait en créant Rewmi qu'il avait 27 partis derrière lui ? Où sont ces partis ? Et il en a dit bien d'autres. Que du bluff ! Lui, daal, l'écouter c'est perdre du temps. Mais il avait un lourd fardeau : les milliards des contribuables. Alors, il a dribblé Wade en lui faisant déclarer publiquement qu'il est blanchi de toute accusation, et mieux encore, en le poussant à donner l'ordre à ses troupes de ne plus l'insulter. Aliou Sow a fait un virement de 180 degrés. Plus ridicule, tu meurs. Aucune dignité.
Et pendant que Wade annonçait que son "fils" était revenu au bercail, Idy se taisait devant la colère de tous ses partisans qui se sont sentis trahis. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire, et l'a faite : il a de nouveau trahi Wade. Mais j'ose croire que le peuple n'allait de toute façon pas confier encore le pouvoir à de grands bandits qui se partagent le butin. Il en a assez bavé.
Idy se permet maintenant de fustiger les sept ans du régime libéral, comme si nous avions oublié qu'il fut quasi-président pendant les quatre premières années de ce même regime. Qu'a-t-il fait pour le pays ? L'histoire ne retiendra sans doute que le plus grand scandale polito-judicio-financier que le Sénégal ait jamais connu. Et de grâce, ne me parlez pas des chantiers de Thiès. Donnez quarante milliards à n'importe qui, il ne risquera pas de faire pire. (Ternez, avez-vous remarqué que Mara semble avoir oublié ses servets de Coran ? Ha ! Ha ! Il me fait rire, ce Saa-Idy !)
Wade, mécontent et frustré, se remet à crier qu'après Dieu, c'est lui qui a créé Idy. Trop tard, mon vieux ! Il vous a bien eu. Et aussi, comment peut-on se vanter d'une telle création ?
Tanor et surtout Bathily ont perdu toute crédibilité en s'alliant avec quelqu'un que le peuple désignait du doigt pour réclamer ses milliards évaporés. Idy, bien sûr. Puis, une fois trahis par ce dernier, ils se permettent de se plaindre. Qu'ils aillent pleurnicher ailleurs, vous dis-je ! Ceux qui sont prêts à s'unir avec le diable juste pour obtenir le pouvoir ne méritent pas les suffrages des Sénégalais. Ils ne pensent qu'à leurs intérêts personnels. Aucune éthique. Allez, waay ! La sortie, c'est par là !
Pour ce qui est du Ps, le peuple n'en veut plus. Leurs quarante années de gaspillage et de mal gouvernance sont encore fraîches dans les mémoires. De plus ils ont déjà montré leur incapacité à s'unir pour présenter un seul candidat. Divisés avant les élections, que feront-ils si on leur confie le destin de la Nation ? Pire qu'avant. C'est d'ailleurs à cause d'eux que les Sénégalais ont élu Wade en 2000.
Moustapha Niasse dirigeait le cabinet de Senghor, au début des années 70. On se souvient de son face à face avec Majmout Diop à la télé. Il fut minsitre des Affaires Etrangères, Premier ministre sous Diouf, Premier Ministre sous Wade... Il est temps qu'il prenne sa retraite au lieu d'occuper inutilement de hautes fonctions dans les régimes successifs qui ont plongé le pays dans cet état. S'il était capable de faire avancer le Sénégal, il l'aurait fait depuis longtemps.
Robert Sagna, nous rappelle qu'il fut ministre sous Senghor, puis sous Diouf, le tout pendant 22 ans. Il en parle pour faire croire qu'il a de l'expérience. Décidément ! Ces politiciens de métier, qui veulent gouverner à vie, se moquent bien des électeurs.
Qu'ils nous disent ce qu'ils ont fait pour le pays quand ils occupaient ces postes !
Quant à Landing, il ferait mieux de dissoudre son parti dans le Pds. Plus personne ne lui fait confiance.
Actuellement, ils croient endormir le peuple avec leurs campagnes qui ne servent qu'à gaspiller de l'argent. Dans chaque ville, ce sont les mêmes gens qui sortent pour chaque candidat qui passe, les mêmes qui applaudissent, chantent et dansent. C'est l'occasion de se distraire, une sorte de carvanal. On n'écoute même pas ce que disent les candidats, on est juste là pour l'ambiance, si on n'est pas payé pour.
Et les ténors font des promesses tout en sachant qu'elles ne seront pas tenues.
Bathie Ngoye Thiam.