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NUL N’EST TOMBÉ DANS LE PIEGE DE JEAN-PAUL DIAS.

(Wal Fadjri, 06 mai 2006)

Dans une contribution publiée dans Wal Fadjiri, le 05-05-2006, un nommé Jean Danfakha François Sarr écrit : « Si le Sénégal avait 95 % de catholiques ! » Apparemment choqué par le comportement de Jean-Paul Dias, qui, selon ses termes, avait pour but de « mettre le gouvernement de la République en mal avec l'Eglise », monsieur Sarr attaque la communauté catholique dont il fait partie et n’hésite pas à déclarer : « Nous sommes devenus intolérants, agressifs et provocateurs. J'ai honte de ma communauté. (…) Le mal est en nous chrétiens et nulle part ailleurs. »
Cher ami, ne mélangeons pas tout. J’imagine que vos propos ont choqué et indigné bien des catholiques, mais aussi des musulmans. L’Église n’est en rien responsable des gaffes d’un de ses membres. Et contrairement à ce que vous avancez, des voix se sont levées de votre communauté pour dénoncer l’attitude de monsieur Dias.
Si le Sénégal avait 95% de catholiques, je me permets de vous répondre ceci :
- Me Wade ne nous aurait pas montré à quel point il est un bon mouride et un bon musulman qui va souvent à la Mecque, avec à chaque fois toute une délégation, plus les billets distribuer pour le pèlerinage.
- Idrissa seck ne nous aurait pas cassé les oreilles avec ses versets, mais en aurait fait une consommation privée, si sa foi est sincère. Imaginez un candidat catholique au Sénégal dire, à chaque fois qu'il s'exprime : « Jésus, fils de Dieu, a dit que ... » Pensez-vous qu'il aurait des chances d'être élu ? Même Jean-Paul qui est pourtant un allié d'Idy, mais catholique, déplore cette pratique.
- Des marabouts fort du nombre de leurs « taalibe » n’auraient pas investi le terrain politique comme c’est le cas actuellement.

Pour revenir à la réalité, je suis persuadé que les agents de la Dic n’auraient jamais le culot d’aller faire le guet devant la grande mosquée pour arrêter un responsable politique de l’envergure de Jean-Paul Dias, un jour de Korité ou de Tabaski. C’est cela qui a été dénoncé aussi bien par des chrétiens que par des musulmans. Dias a voulu en profiter pour mettre de l’huile sur le feu, mais il a été bien maladroit. Lamentable, pour quelqu’un qui se veut « diseur de vérité aux présidents ». Au lieu de crier « Je suis un prisonnier politique et catholique », il aurait mieux fait de chanter l’Ave Maria en entrant à Reubeus-City ou de faire le signe de la croix. Il aurait ainsi touché quelques cœurs.
Rassurez-vous donc, Monsieur Sarr, nul n’est tombé dans le piège de Jean-Paul Dias. Mais déplorons le fait que des politiques se servent des religions pour atteindre leurs buts, au risque de diviser le peuple.

Bathie Ngoye Thiam.


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