(11 novembre 2002)
L’un rêvait de conquérir le monde, l’autre est
en train de le réaliser.
Avez-vous entendu le discours de Bush-fils, lors des dernières campagnes
électorales ? « …L’Amérique est la plus grande
nation du monde et les Américains sont les plus grands hommes sur cette
planète… » On n’est pas loin de la « race supérieure
».
Hitler avait considérablement fortifié son armée avant
de déclencher ses opérations. Bush a fait de même. Tous
ces milliards ne sont pas dépensés pour fabriquer des armes
destinées au musée. Il faut bien que du sang coule.
Hitler déclarait une guerre sans se soucier de l’opinion de la
communauté internationale. Bush ne fait pas mieux. Il a même
menacé l’O.N.U. de disparition si elle s’oppose à
ses projets de guerre. « Si l’O.N.U ne me donne pas le feu vert,
elle n’aura plus une raison d’être. » Tels sont grosso
modo ses propos. Et il a clairement laissé entendre qu’avec ou
sans le consentement de la communauté internationale, il envahira l’Irak
quand il l’aura décidé.
Hitler envahissait plusieurs pays en même temps, ce qui fit plusieurs
dégâts dans ses rangs. Bush ne prend pas ce risque, le sang américain
étant trop précieux. Il envahit les pays l’un après
l’autre. Sa liste est établie mais n’est pas complète
ou alors il ne l’a pas complètement publiée. (J’en
profite pour conseiller aux pays concernés de s’unir pour riposter
au lieu d’attendre chacun son tour. Par pays concernés, j’entends
tous ceux qui ne sont pas avec l’Amérique. Aucune place n’est
laissée à la neutralité. Bush a annoncé la couleur
: « Qui n’est pas avec nous est contre nous. » Hitler fit
de même. On était collabo ou ennemi.)
Bush se prend pour le bien qui doit combattre le mal. Pensez-vous qu’Hitler
se prenait pour un démon ?
Hitler formait la jeunesse nazie. Des adolescents étaient regroupés
et endoctrinés. Bush n’a pas d’autre doctrine que la tuerie
et il la fait passer à la jeunesse. A l’heure où le monde
civilisé s’inquiète de l’influence néfaste
de la violence à la télé et au cinéma sur les
enfants, l’armée américaine sort des jeux électroniques
d’un genre particulier. La violence que les petits Américains
regardent passivement sur l’écran les poussent à commettre
des meurtres dans ce pays où les armes à feu se vendent comme
des petits pains. Alors, que fait l’armée de Bush ? Elle donne
à ces enfants des jeux de guerre presque aussi vrais que nature. Là,
ils ne sont plus passifs, ils sont des soldats qui courent, attaquent, tirent,
tuent... Sauf que là, ils tuent pour une bonne cause : la nation. Ces
jeux sont en circulation depuis quelques mois et font des ravages chez les
gamins. De quoi inquiéter plus d’un parent. Etrange, n’est-ce
pas, pour un pays qui veut instaurer la paix dans le monde ?
Hitler avait des camps de concentration. Mais où sont aujourd’hui
les prisonniers afghans et quel traitement y subissent-ils ? Mystère
et boule de gomme ! Remarque, la vérité sur les camps n’a
été connue qu’à la fin de la guerre.
Quand Hitler occupait un pays, il mettait des Allemands au pouvoir. Bush place
des marionnettes originaires du pays. L’occupation prend ainsi un autre
nom et dure plus longtemps. L’Amérique devient « libératrice
».
Pourquoi l’Irak ? A-t-on prouvé une quelconque implication de
l’Irak aux événements du 11 septembre ? Est-ce que l’Irak
est en train d’attaquer un autre pays ? L’oncle Bush parle de
« guerre préventive ». Là, je dois avouer qu’il
fait plus fort que grand-père Adolphe. Il a inventé du jamais
vu dans l’histoire de l’humanité. (Ainsi si vous soupçonnez
votre voisin d’être un cambrioleur, vous pouvez le faire incarcérer
en disant que c’est une « arrestation préventive »)
Bush, frisant le ridicule, nous fournit des « Preuves ». La C.I.A.
découvre des chargements d’uranium près de la frontière
irakienne, comme quoi Sadam fabrique des bombes H. Pourquoi donc faut-il encore
envoyer des inspecteurs ? Et Sadam, pourquoi stockerait-il en plein air des
containers avec l’indication « Uranium » ? Le ridicule n’a
vraiment pas de limites. Pourquoi ne pas attaquer la Corée du Nord
qui, non contente d’être sur la « liste », avoue avoir
sa bombe en préparation ? Bush en vérité, veut la tête
de Sadam pour la remplacer par une autre qui lui soit docile. Le pétrole
est le nouveau nerf de la guerre. Si Sadam respecte toutes les résolutions,
Bush lui dira de se mettre à poils et de circuler dans les rues de
Bagdad pour qu’on voie qu’il n’a rien à cacher.
Mais, sérieusement quel est le pays du Moyen-Orient qui occupe un autre
pays et qui est perpétuellement en guerre ? Israël, le seul pays
qui n’avait pas boycotté l’Afrique du Sud aux temps de
l’apartheid. D’aucuns disent que l’Etat hébreux fait
subir aux Palestiniens ce que les Juifs ont endurés sous les nazis,
allant jusqu’au tatouage des numéros sur les bras des prisonniers.
Il est connu de tous qu’Israël a violé plus de résolutions
de l’O.N.U. que l’Irak. A-t-il jamais été question
de l’attaquer ? Mieux encore, Israël s’est ouvertement opposé
à l’arrivée des enquêteurs de l’O.N.U. après
les massacres de Zénin. Imaginez que ce fut l’Irak, l’Iran
ou tout autre pays dans le collimateur de Bush. Mais la meilleure est lorsque
Bush fut humilié par Sharon devant la face du monde. Le compère
Bush, roi autoproclamé de la terre, avait ordonné à Sharon
de retirer immédiatement ses troupes de je ne sais plus quel territoire
palestinien. On l’avait vu, à la télé, marteler
ses mots avec son index. « Quand je dis retrait immédiat, je
veux bien dire retrait immédiat. » Réponse de Sharon :
« Je retirerai mes troupes quand le travail sera terminé. »
Par « travail », comprenez « carnage ». Et on l’a
laissé faire. Bush avait sans doute oublié que tout président
américain qui pointe Israël du doigt est sûr de ne pas faire
long feu à la Maison blanche. Force est de reconnaître que «
certains cochons sont plus égaux que d’autres. »
La différence entre Hitler et Bush est que Hitler avait du charisme
et de l’autorité et il avait au moins la franchise de dire ce
qu’il pensait. Bush, lui n’a pas les mains aussi libres qu’il
semble le croire. Il n’arrive pas à convaincre et il n’ose
pas exprimer le fond de ses pensées. Il passe son temps à se
contredire et à bricoler des prétextes. Il décide aller
en croisade (guerre des chrétiens contre les musulmans) puis on lui
fait comprendre que c’est une gaffe. (On peut faire guerre aux musulmans
sans l’annoncer ouvertement. L’Amérique aussi a des musulmans
et puis tous ces pays arabes et leur pétrole dont on a tant besoin...)
Bush essaie alors, maladroitement, de rectifier le tir. « C’est
une guerre contre le terrorisme (musulman) et non contre l’Islam. »
Il vient de gaspiller 15 millions de dollars en Indonésie dans une
campagne destinée à endormir les musulmans du reste du monde
pendant que ceux d’Irak recevront ses bombes. Au début il disait
vouloir changer le régime de Bagdad, maintenant, nouveau volte-face,
il dit vouloir seulement désarmer Sadam. Qui peut encore le croire
?
A l’heure actuelle, la plus grande menace à la paix dans le monde
est, osons le dire, ce belliqueux cow-boy président qui ne connaît
d’autre musique que la détonation des bombes et trouve tous les
prétextes pour satisfaire ses besoins de mélomane. Ce fervent
adepte de la peine de mort, grand utilisateur de la chaise électrique,
reste nostalgique du Far West et cherche des chasseurs de prime pour lui apporter
la tête de Ben Laden. « Wanted, mort ou vif. » (Je croyais
que ce genre de scénario n’existait que dans les films westerns.)
A rythme-là, il faut s’attendre au retour des pendaisons et lynchages
publics. Espérons que le peuple américain, seul capable de l’arrêter,
ne le laissera pas faire. Halte à la « busherie » !
Bathie Ngoye Thiam